Do you wanna be my best enemy ?Akirō Takahashi & Luka Olsen
- Partie 1 -
Zut. Trois petits mots riches de sens pour indiquer la galère dans laquelle je viens de plonger. Zut... Rien de grossier, ce n'est pas la peine et ce n'est guère dans mes habitudes, même en cet instant. Tu as joué avec le feu Luka. Je me suis aventuré trop loin de la forêt. La sensation de liberté prolongée m'a fait perdre mes repères. Pourquoi la périphérie de la ville ? Pourquoi aussi loin de ma verdure ? Tout ça par besoin de gambader vers l'inconnu. Au Danemark peut-être. À Rosecreek... tout est relatif. Et même dangereux. Zut ! Le manoir Takahashi. Juste là. Le chapiteau de ce sale imbu de sa personne. À côté. Cet homme de basse extraction... En face de moi.
• Un chérubin de stade trois. Qu'elle bonne surprise !
• Un maudit de stade un. Quelle déception...
Je réponds du tac au tac. Fini de rire. On ne joue plus. Joaquim serait ravi de me voir en si mauvaise posture, lui le grand monsieur qui a fait la guerre à plusieurs reprises. Je n'ai pas besoin de ses frasques. Ni de soutien de qui que ce soit. Ce cancrelat aux yeux de jais ne me fera rien. Il est trop faible. Il le sait tout aussi bien que moi.
• Vieil effronté ! On ne t'a jamais appris les bonnes manières ?
• Je ne me rabaisserai pas à ton niveau.
Il me cherche, c'est évident. Jouer sur les mots est l'une de mes spécialités. S'il pense me faire perdre la tête, il rêve éveillé. Je le fixe de mes yeux bleus sans bouger. Lui me contourne à la manière d'un aigle autour de sa proie. Sois calme Luka...
• Le manoir Takahashi est une propriété privée. Et je ne supporte pas les intrus... Alors ? Qu'as-tu à dire pour ta défense ?
• Je me fiche bien de ce que tu dis le magicien.
Oui. Je sais certaines choses sur lui. Son arrivée en ville a été remarquée. Un prestidigitateur renommé d'on ne sait où qui rachète le vieux manoir pour son usage personnel ? J'ignore où il s'est trouvé son argent, mais à mon avis, il est sale.
• Content de voir que tu n'es pas un idiot.
• Et encore, tu n'as rien vu.
Mauvaise réponse. Je ne me battrai pas contre lui. En fait, je ne lèverai pas le petit doigt. Ça me démange de lui retourner une gifle ou un coup bien placé dans son appendice pour le libérer de cet excès de confiance. Mais comme il me l'a énoncé, je ne suis pas le bienvenu ici. Remercions mon manque de discernement !
• Alors ? Tu comptes m'attaquer le blondinet ? Ou me regarder encore longtemps ?
[Silence éloquent.]
• Ni l'un ni l'autre.
• Ah oui ?
• Oui.
Hors de question de toucher à cet homme infect. Je préfère attendre qu'il soit dans un angle mort pour reculer et rebrousser le chemin sans même le regarder. Je l'entend rire au loin, ça ne fait rien. Je n'ai pas d'excuses pour lui faucher la vie. Ça ne marche pas comme ça. Les anciens me reprocheraient mon manque de tact si j'osais porter la main sur ce maudit sans raison valable. Au moins, une chose est certaine : il est mauvais. Aucune extravagance de sa part si ce n'est son égo démesuré.
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